Adhérences péritonéales

Les adhérences péritonéales : de quoi parle-t-on ? Les adhérences péritonéales (ou post-opératoires) sont la complication la plus fréquente de la chirurgie abdominale et surtout gynécologique. Ces cordages fibreux, appelés « brides » par les chirurgiens, se forment à partir du péritoine, trois à cinq jours après l’intervention chirurgicale. Leur apparition se fait de manière imprévisible n’importe où dans le ventre. Formant un obstacle imprévu par la nature, ces adhérences peuvent gêner ou étrangler inopinément les viscères, principalement l’intestin grêle. Tout patient opéré doit être informé de leur possible survenue.

Acné chez la femme adulte

Acné : de quoi s’agit-il ? L'acné dite vulgaire est une hypersécrétion des glandes sébacées associée à une obstruction des pores de la peau par les cellules cutanées. Elle se manifeste donc où la peau est la plus grasse, le visage (front, nez, menton mais elle peut s'étendre à toute la face), le haut du dos et des épaules. Le sébum produit en excès ne s’éliminant plus il forme des microkystes ("points blancs") lorsque le pore est totalement fermé, ou des comédons (les "points noirs") lorsqu'il est partiellement ouvert et que le sébum s’oxyde (noircit) au contact de l'air. L’inflammation se produit spontanément ou par la manipulation des microkystes, qui deviennent alors des boutons rouges (papules), parfois purulents (pustules). Le principal germe responsable de cette inflammation est une bactérie, Propionibacterium acnes. La croûte des pustules laisse souvent place à des cicatrices plus ou moins profondes et étendues.

Ampoules cutanées

Les ampoules cutanées : de quoi s’agit-il ? Les ampoules cutanées apparaissent spontanément lorsqu’il y a frottement important et répété de l’épiderme. Les ampoules naissent d’une réaction des cellules à cette friction par cisaillement qui agit comme une brûlure : la couche superficielle de la peau se décolle jusqu’à former une cloque au sein de laquelle suinte un liquide clair, une sérosité. L’ampoule équivaut à un deuxième degré de brûlure (caractérisé par les cloques).

Angine à Streptocoque

L'angine à streptocoque : de quoi s’agit-il ? L’angine est une inflammation banale et fréquente des amygdales (on parle aussi d’amygdalite) responsable de douleurs à la déglutition. La plupart des angines sont d’origine virale mais une origine bactérienne doit particulièrement être redoutée en raison des complications possibles : il s’agit de l’angine à streptocoque. Les complications sont potentiellement graves, avec le rhumatisme articulaire aigu (RAA), une atteinte rénale (glomérulonéphrite aiguë) et cardiaque, mais elles sont prévenues par le traitement antibiotique.

Athérosclérose

L'athérosclérose : de quoi s’agit-il ? L’athérosclérose correspond à des remaniements de la paroi des artères de moyen et gros calibres. La paroi des artères voit s’accumuler lipides, glucides, tissu fibreux et autres dépôts. L’athérosclérose n’est pas une maladie mais un phénomène évolutif qui aboutit à des maladies, notamment cardio-vasculaires. La paroi interne de l’artère est profondément modifiée, aboutissant à des thromboses — l’artère se bouche — ou des ruptures de plaques qui viennent obstruer d’autres artères. Infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, ischémie des membres sont autant de conséquences qui peuvent être mortelles.

samedi 19 mars 2011

Bégaiement

Bégaiement

Bégaiement : de quoi parle-t-on ?

Le bégaiement est un trouble de la parole dû à une perturbation du débit des mots, de leur tonicité  et d’une perte du rythme (de la manière de mettre en forme et d’articuler les mots et les phrases).
Le bégaiement est un symptôme, mais il peut aussi être un syndrome quand il est associé à d’autres troubles (retards de parole, problèmes de coordination, schizophrénie, troubles de la latéralité, de l’attention…).

Quels sont les risques et les enjeux sanitaires du bégaiement ?

Environ 1% de la population est bègue. Ce handicap touche quatre sujets masculins pour un féminin et il existe surtout chez l’enfant mais peut persister chez l’adulte. Même si le bégaiement n’est pas psychogène (c’est-à-dire provoqué par la seule pensée, l’état d’esprit), il peut avoir un gros impact sur la personne. C’est d’autant plus une souffrance que le bègue peut entrer dans un cercle vicieux : faire des efforts constants d’articulation et de concentration pour se faire comprendre peut l’amener à accentuer involontairement le bégayage.

Quels sont les mécanismes du bégaiement?

Le bégaiement est connu depuis des siècles ; il existe dans toutes les langues et dans toutes les cultures. Cette pathologie débute le plus souvent entre trois et sept ans, parfois plus tôt, parfois plus tard à dix ou douze ans. A l’âge adulte son apparition est plus rare, sauf après un traumatisme.
Les causes du bégaiement sont encore incertaines et diffèrent selon les individus : elles peuvent être constitutionnelles (liées aux facultés psychomotrices), mais la recherche s’oriente depuis quelques années vers les causes génétiques et le rôle de la dopamine dans cette pathologie.
Comment se manifeste le bégaiement ?

Le bégaiement se manifeste par la présence inhabituelle et répétée d’hésitations, de répétitions et d’arrêts inappropriés : la parole n’est pas normalement fluente, avec les rythmes et la fluidité propres à sa langue maternelle.

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

Il ne faut pas confondre le bégaiement avec le bredouillement, qui se manifeste par une parole trop rapide et imprécise, et un défaut d’articulation qui apparaît aussi en parole guidée (chant, lecture, etc.), contrairement au bégaiement, qui diminue alors de façon significative.

Y a-t-il une prévention possible ?

La meilleure prévention est de consulter le plus tôt possible, d’être un interlocuteur actif dès les premières hésitations de l’enfant en lui donnant le mot qui manque s’il bute dessus quand il construit sa phrase, et de guider l’enfant dans sa parole.
A quel moment consulter ?

Il faut consulter le plus tôt possible dès l’apparition des premiers symptômes. On peut consulter dès l’âge de 2-3 ans, si le bégaiement apparaît à ce moment-là. Cette consultation précoce permet la disparition de la pathologie dans 80% des cas à 2 ans.
Attention, cette amélioration est inversement proportionnelle à l’âge du premier dépistage, puisqu’elle descend à 40% seulement si l’on attend l’âge de 5 ans pour consulter. Plus on tarde, plus le risque que le bégaiement perdure est important.

Comment préparer la consultation avec le médecin ?

En parler avec le médecin généraliste ou le pédiatre permet d’avoir un premier avis médical. Mais attention à ne pas commettre l’erreur fréquente de penser que le bégaiement « va passer ». Le facteur temps ayant toute son importance dans les chances de guérison, mieux vaut consulter un spécialiste pour rien que trop tard.
La consultation avec un phoniatre ou un orthophoniste permet d’évaluer précisément la persistance des troubles et le temps écoulé depuis les premières difficultés d’élocution, et les traitements à privilégier. Cette consultation suppose évidemment la motivation de tous, les parents autant que l’enfant.

Que fait le médecin ?

Un consensus se développe sur le diagnostic et la façon d’intervenir sur le bégaiement.
Il recouvre l’intervention précoce (à partir de 2-3 ans), la guidance parentale, le dépistage d’autres troubles éventuels, la méthode Lidcombe dans certains cas et, bien sûr, l’orthophonie.

 1- La guidance parentale repose sur des conseils donnés par le spécialiste aux parents de l’enfant bègue pour réduire, voire supprimer le bégaiement : éviter les attitudes nocives (reproches, moqueries…), mais aussi la fausse indifférence (faire comme si on ne remarquait rien) et guider l’enfant à bien parler (en lui signifiant de se calmer, d’articuler, de parler moins vite…).

2- La méthode Lidcombe repose sur des exercices guidés d’une heure par jour : jouer, discuter en reprenant l’enfant chaque fois qu’il bégaie et en gardant à l’esprit de le complimenter régulièrement : l’idéal étant d’attribuer quatre compliments pour une remarque.

3- L’orthophonie est essentielle (à partir de 6 ans), mais elle suppose une rééducation très longue et il n’est pas toujours aisé d’obtenir un rendez-vous avec une orthophoniste spécialisée.

4- Chez l’adulte, les thérapies comportementales ont de bons résultats et la recherche concernant l’efficacité de certains médicaments (sur la dopamine, notamment) s’affine.

Bruxisme

Bruxisme

Bruxisme : de quoi s’agit-il ?

Le bruxisme correspond à une contraction inconsciente et involontaire des muscles des mâchoires. Il se traduit soit par un serrement (statique), soit par un frottement ou grincement des dents (dynamique), la nuit ou le jour. Observé consciemment, il peut se contrôler par la volonté, ce qui en limite les conséquences.

Le grincement se produit plus fréquemment pendant la nuit, de façon incontrôlable et sans réveiller le bruxomane (= personne qui bruxe). Il génère des bruits particulièrement gênants pour le voisin de lit. Il s'accompagne parfois de raideur ou de douleur musculaire le matin au réveil, ainsi que par des craquements de l’articulation temporo-mandibulaire (située juste en avant de l’oreille, articulation entre les mâchoires supérieures et inférieures).

Quels sont les risques du bruxisme, ses enjeux sanitaires et sociaux ?

Selon les estimations, le bruxisme concerne 10 à 20% de la population. Il est responsable de traumatismes dentaires, d’un fonctionnement anormal (trop important) des muscles de la mâchoire, donc d’une surcharge de travail pour les articulations temporo-mandibulaires. En détails :
A court terme
- Au réveil, crispations et/ou douleurs des mâchoires, troubles articulaires à type de claquements brutaux ou de difficultés à ouvrir la bouche (crispation musculaire invicible).
- Tensions musculaires étendu aux autres muscles de la face, entraînant des maux de tête (céphalées) et des douleurs du cou (cervicales).
A NOTER : la qualité du sommeil du bruxomane n’est généralement pas altérée.
Les conséquences musculo-articulaires
- la contraction répétée des muscles masticateurs aboutit souvent à leur augmentation de volume et/ou dureté à la palpation (hypertrophie)
- la sollicitation excessive de l'articulation temporo-mandibulaire provoque des craquements, des ressauts ou une gêne à l'ouverture de la bouche.
Les conséquences bucco-dentaires à moyen et long terme
- Le grincement est responsable, en fonction de son intensité, d’usure progressive des dents, de fêlures ou de fractures dentaires. Ces dommages concernent également les prothèses dentaires fixes : couronnes en résine ou en céramique.
- Ajoutés à une mauvaise hygiène dentaire, les traumatismes dentaires peuvent conduire à une mobilité anormale des dents jusqu’au "déchaussement" par atteinte associée de la gencive.
Une prévention est-elle possible ?

Oui. En mesurant l’impact des habitudes de vie et des mauvaises postures sur le tonus musculaire du corps. En mettant à plat, dans sa vie quotidienne, les causes d’anxiété, de crispation et de tristesse.
L'exercice physique régulier participe à la gestion du stress et des soucis, c’est un atout important.
Afin de limiter l’intensité du bruxisme, il est conseiller de diminuer ou supprimer les facteurs « excitants » comme le tabac, l'alcool et les psychostimulants.

Quels sont les mécanismes du bruxisme ?

Les origines du bruxisme sont toujours inconnues, ce qui explique l’absence de traitement officiellement recommandé.
Le bruxisme est souvent considéré comme une manifestation psychosomatique du stress, permettant de libérer des tensions intérieures. Des études montrent en tout cas une modification des messagers cérébraux de la motricité automatique musculaire et de ceux de l’humeur (anxiété et dépression).
Certains auteurs relient une partie des bruxismes à des anomalies de l’imbrication (occlusion) des dents supérieures et inférieures, appelée « articulé dentaire ». Cette explication n'est actuellement pas fondée scientifiquement.

Comment faire le diagnostic de bruxisme ?

Le diagnostic de bruxisme doit être précoce afin d’éviter une usure prématurée des dents.
On l’évoque devant l'association des signes suivants :
- usure dentaire- hypertrophie des muscles de la mâchoire
- tension et douleur musculaire le matin au réveil
- ligne de morsure blanchâtre à l’intérieur des joues
- bruits nocturnes rapportés par le voisin de lit.
Seul l’enregistrement de l’activité des muscles masticateurs pendant le sommeil permet d’en être sûr ( et de révèler par la même occasion une éventuelle apnée du sommeil). Mais vu le nombre de "bruxomanes" il n'est pas question de le réaliser chez tout le monde !
Quand et qui consulter ?

Son chirurgien-dentiste
1- en présence de l’un ou de plusieurs des signes cliniques cités plus haut, en sachant que le bruxisme peut survenir à tout âge.
2- pour surveiller un bruxisme connu. Des visites régulières tous les 6 à 12 mois s'imposent pour vérifier l’état bucco-dentaire et intervenir en cas de dégradation.
Son médecin traitant
1- pour la prise en charge du versant psychologique du bruxisme (prescription éventuelle d’anxiolytiques ou de décontracturants musculaires). L’efficacité des médicaments n’est cependant pas démontrée et leur prescription n’est pas possible sur une longue période, alors que le bruxisme peut durer toute la vie !
2- pour dépister un trouble mental sous-jacent. Une prise en charge par un spécialiste (psychologue, psychothérapeute, psychiatre) doit alors être envisagée.

Quels traitements envisager ?

Quelle que soit la cause du bruxisme, il est primordial d'assurer la protection des dents, des muscles masticateurs et des articulations temporo-mandibulaires par le port nocturne d'une gouttière occlusale. Cette plaque en résine acrylique dure (réalisée par le chirurgien-dentiste) s'interpose entre les mâchoires supérieure et inférieure.
Il ne faut jamais meuler les dents.

La prise en charge du stress ou de l'anxiété est nécessaire. Elle se fait avec le médecin traitant qui oriente le patient vers les meilleurs interlocuteurs. Des séances de « biofeedback » peuvent être éventuellement proposées : elles apprennent à se relaxer et à contrôler l’activité de ses muscles grâce à la visualisation sur un écran des contractions musculaires en direct.
Pas de médicaments. Les somnifères ne sont pas efficaces (ni utiles) et ont des effets secondaires néfastes.
Certains kinésithérapeutes-ostéopathes proposent des rééducations musculaires ciblées, avec de bons résultats.


mardi 15 mars 2011

Asthme de l’adulte

Asthme de l’adulte

Qu'est ce que l'asthme de l'adulte ?

L’asthme est une maladie respiratoire chronique qui touche les bronches et se manifeste par des difficultés à respirer exacerbées lors des crises d’asthme. L’asthme est en fait une maladie chronique inflammatoire des bronches dont le diamètre se rétrécit, gênant ainsi le passage de l’air et la respiration. Cette obstruction bronchique est liée à trois phénomènes qui s’autoentretiennent : la contraction des muscles autour des bronches (on parle de bronchospasme), l’œdème de la paroi et enfin l’hypersécrétion de mucus.

Quels sont les risques et les enjeux sanitaires de l'asthme ?

L’asthme est une maladie fréquente et touche en France 10 % des enfants et plus de 5 % de la population adulte. On attribue chaque année à l’asthme près de 1 500 décès, si bien qu’un programme d’actions visant à diminuer de 20 % en 5 ans le nombre d’hospitalisations liées à cette maladie a été inscrit dans la loi de Santé publique. Une meilleure prise en charge individuelle de l’asthme permet de prévenir les crises et de les traiter efficacement.

Quels sont les mécanismes de l'asthme ?

La cause principale de l’asthme est une hypersensibilité des bronches, souvent d’origine allergique (pollens, moisissures, acariens…), dont la conséquence est la contraction brutale des muscles et le spasme de ces derniers. Le terrain familial joue aussi un rôle important. D’autres circonstances représentent des facteurs déclenchants de crises d’asthme comme les infections, le froid, le stress, les efforts ou encore l’inhalation d’irritants (dont le tabac).

Comment se manifeste l'asthme de l'adulte ?

La crise d’asthme débute de façon brutale, souvent le soir ou en deuxième partie de nuit, avec apparition de difficultés respiratoires et sensation d’étouffement. Un facteur déclenchant est parfois retrouvé pour expliquer la crise.
Le patient est souvent en position assise pour « chercher de l‘air », angoissé, en sueurs avec une respiration rapide. L’expiration pour vider l’air des poumons est difficile et bruyante, sous forme de sifflements. Des quintes de toux et des crachats sont parfois possibles.

Le plus souvent, la crise est réversible sous traitement, mais certains critères de gravité doivent être recherchés et imposent l’appel aux secours médicalisés urgents (SAMU Centre 15) : difficulté à parler, respiration superficielle très rapide ou au contraire très lente par épuisement, coloration bleutée des lèvres (cyanose), inefficacité du traitement…

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

Le diagnostic d’asthme est posé après des explorations et un bilan approfondis. D’autres difficultés respiratoires évoluant par crises peuvent simuler des crises d’asthme, en particulier chez le sujet âgé (œdème aigu du poumon, improprement appelé « asthme cardiaque ») ou chez le sujet insuffisant respiratoire (poussées de bronchite chronique).

Y a-t-il une prévention possible ?

Des règles d’hygiène de vie simples peuvent améliorer le quotidien de l’asthmatique. L’allergie jouant un rôle majeur dans l’asthme, il convient d’éliminer les substances susceptibles de déclencher les crises : limiter les allergènes de la maison (housses en plastique antiacarien pour matelas et oreillers, lavage régulier de la literie, aération des chambres et éviction des moquettes et descentes de lit), éviter les animaux domestiques (chats), ne pas tondre le gazon en période pollinique, privilégier les espèces moins allergisantes (bannir thuyas, bouleaux et cyprès). L’arrêt du tabac est également un impératif, y compris dans l’entourage en raison du tabagisme passif. Les vaccinations contre la grippe et le pneumocoque peuvent être proposées par le médecin

À quel moment consulter ?

Une prise en charge médicale par le médecin traitant et/ou le médecin spécialiste (pneumologue) est indispensable dès la première crise pour rechercher la cause, évaluer la gravité et prévenir les récidives. En cas de crise et en l’absence d’amélioration rapide sous traitement, il est urgent d’appeler le SAMU Centre 15.

Que fait le médecin ?

Le médecin pose le diagnostic d’asthme (interrogatoire, examen clinique, recherche d’autres diagnostics), propose un traitement de la crise (des bronchodilatateurs comme la Ventoline®) et surveille l’évolution de la maladie. Il sera éventuellement amené à prescrire un traitement de fond à prendre quotidiennement. Des explorations respiratoires comme la spirométrie évalueront annuellement, par exemple, la gravité de l’obstruction, et des tests allergologiques pourront être proposés pour identifier des éléments allergisants à éviter.

Comment préparer ma prochaine consultation ?

Entre deux consultations, l’asthmatique dispose d’un moyen simple pour évaluer sa capacité respiratoire : le débitmètre de pointe ou peak-flow. Simple et peu coûteux (vendu en pharmacie), le débitmètre doit être utilisé régulièrement en dehors des crises, avant/après traitement et également au moment des crises. Les valeurs mesurées sont à reporter à chaque utilisation sur un carnet et guideront le médecin.
Les valeurs normales dépendent de l’âge, du sexe et du poids (chez la femme entre 400 et 500 l/min et chez l’homme, entre 500 et 700 l/min).



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Arthrose

Arthrose

 

 

Qu’est ce que l’arthrose ?

L’arthrose correspond à la destruction progressive du cartilage des articulations (arthrose dégénérative) qui peut aller jusqu’à sa disparition. Des débris de cartilage tombent dans l’articulation et entraînent une inflammation locale plus ou moins douloureuse.

Le cartilage, avec le liquide synovial qui l’entoure, permet aux extrémités osseuses de glisser les unes sur les autres. Son altération entraîne donc une raideur des articulations voire même une ankylose (raideur douloureuse). La plupart des articulations peuvent être touchées mais l’arthrose atteint le plus souvent la colonne vertébrale, la hanche (coxarthrose), le genou (gonarthrose) et les mains.

Quelles sont les conséquences de l’arthrose ?

L’arthrose se manifeste par des poussées douloureuses ; deux ou trois par an pendant dix à vingt ans ou au contraire permanentes pendant un à deux ans. La maladie entraîne des raideurs et parfois des déformations, notamment en cas d’arthrose des mains. La maladie touche environ 65 % des personnes de plus de 65 ans mais elle n’est douloureuse et invalidante que dans 15 à 20 % des cas.

Quels sont les mécanismes de l’arthrose ?

L’altération du cartilage est le plus souvent favorisée par un excès de pressions sur l’articulation (surcharge pondérale, surmenage articulaire qui peut être lié à du sport, un loisir, une activité professionnelle…), mais un traumatisme sportif, une anomalie anatomique ou encore des maladies peuvent également favoriser l’apparition de la maladie, comme par exemple la chondrocalcinose. Il existe également un facteur héréditaire avec une prédisposition génétique.

Comment se manifeste l’arthrose ?

La douleur est le premier symptôme. Hors des poussées inflammatoires, elle est modérée et mécanique : elle augmente au cours de la journée. En revanche au cours des poussées, la douleur est vive et présente dès le matin, avec une gêne persistante. Des douleurs nocturnes peuvent également survenir. Parfois, l’inflammation peut entraîner un gonflement et/ou une rougeur au niveau de l’articulation.

Avec quoi ne pas confondre ?

Les douleurs articulaires peuvent être liées à une arthrite. Il en existe plusieurs formes : inflammatoire, infectieuse, par cristaux (la goutte)… Une arthrite très inflammatoire est une urgence médicale en raison de l’intensité de la destruction de l’articulation.

Y a-t-il une prévention possible ?

En partie oui. Préserver ses articulations en limitant l’excès de pression. Maigrir s’il y a surpoids, notamment contre l’arthrose du genou. Rester actif car l’exercice régulier et modéré est bénéfique au cartilage. Lors des poussées douloureuses, il faut ménager les articulations ; éviter de porter des objets lourds, de rester debout longtemps, utiliser une canne. Des séances de kinésithérapie, hors des poussées douloureuses, sont utiles pour apprendre l’hygiène articulaire.

À quel moment consulter ?

Dès que vous ressentez des douleurs articulaires, parlez-en à votre médecin pour établir un diagnostic précis et entamer un traitement si nécessaire. Cela permet de préserver plus longtemps votre articulation.

Comment préparer la consultation avec le médecin ?

Faites le point sur le nombre de poussées douloureuses au cours des derniers mois et l’efficacité des médicaments que vous avez pris (automédication). Réfléchissez également au contexte d’apparition de votre douleur (port de charge, activité physique, aucune raison apparente…). Enfin, évaluez votre niveau d’activité physique.

Que fait le médecin ?

Le médecin traitant établit le diagnostic ferme d’arthrose. Il peut prescrire une radiographie qui montre une diminution de l’interligne articulaire c’est-à-dire de l’espace articulaire, liée à l’amincissement du cartilage.

Hors des poussées inflammatoires, un traitement antalgique de base est destiné à maîtriser la douleur pour préserver la mobilité et l’autonomie des patients. Le paracétamol est recommandé en première intention à des doses de 3 g maximum par jour. Il existe également des antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS) par voie orale ou topique (locale) ou encore des antalgiques opiacés en cas de douleur rebelle.

Lors de poussées douloureuses fortes, il faut ménager l’articulation douloureuse en évitant de trop la solliciter. Des infiltrations locales de corticoïdes peuvent être prescrites. Leur efficacité dure en général un à deux mois. Dans certains cas, un lavage articulaire permet d’éliminer les débris de cartilage tombés dans l’articulation.
En traitement de fond, des médicaments antiarthrosiques contribuent à préserver la structure du cartilage mais leur efficacité est modérée. Ils ont également une action antalgique qui apparaît environ deux mois après le début du traitement. Enfin, un gel peut être injecté dans l’articulation pour la lubrifier, il s’agit de la viscosupplémentation.

En dernier recours, en cas d’arthrose de la hanche et du genou, il existe des articulations artificielles (prothèses). Cela nécessite une intervention chirurgicale : l’arthroplastie. Une prise en charge précoce et efficace peut éviter d’en arriver à ce stade, ou retarder le moment où l’on sera dans la nécessité d’y recourir pour garder son autonomie.

 

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Astigmatisme

Astigmatisme

 

 

De quoi parle-t-on ? De quoi s’agit-il ?

La lumière pénètre à l’intérieur de l’œil grâce notamment à la cornée, membrane située à sa surface. L’astigmatisme correspond à une anomalie de cette cornée, qui au lieu d’être parfaitement arrondie (par exemple comme une balle de ping-pong coupée en deux), est ovale (comme le dos d’une cuillère à café). La conséquence est une distorsion de la lumière qui pénètre à l’intérieur de l’œil et diffuse de manière anormale (distorsion visuelle) : les rayons lumineux qui pénètrent dans l’œil sont nets dans une direction mais brouillés dans une autre. Ce trouble de la diffusion de la lumière est appelé par les médecins trouble de la réfraction.

Quels sont les risques et les enjeux sanitaires ?

Aucune cause d'astigmatisme n’est connue, mais cette maladie peut être héréditaire. Certaines causes sont évoquées, comme une position incorrecte ou la répétition de travaux en vision de près.
Aucune cornée n’étant parfaitement ronde, on considère que chaque individu présente un astigmatisme a minima. L’astigmatisme est très souvent associé à d’autres troubles comme une myopie ou une hypermétropie.

Quels sont les mécanismes ?

Dans un œil normal avec une cornée parfaitement lisse et sphérique (même courbure dans toutes les directions), les rayons lumineux traversent et sont dirigés en un seul point à la surface de la rétine.
En cas d’astigmatisme la cornée n’est pas parfaitement sphérique, et ce défaut de courbure fait dévier les rayons lumineux non pas en un seul point mais en plusieurs points sur la rétine. L’image interprétée par le cerveau est donc distordue.
En fonction de la projection des points lumineux par rapport à la rétine, on parle d’une part d’astigmatisme hypermétropique (la focale est derrière la rétine) ou myopique (la focale est devant la rétine), et d’autre part d’astigmatisme simple (la courbure de la cornée n'est déformée que suivant un axe), composé (la courbure de la cornée est déformée suivant 2 axes) ou mixte (une focale est en avant de la rétine et l'autre en arrière).

Comment cela se manifeste-t-il ?

Les symptômes de l’astigmatisme sont généralement peu importants. Il se manifeste par une déformation des objets et parfois une fatigue oculaire (avec rougeur et maux de têtes).
Ces signes se majorent lors d’un effort visuel prolongé, qu’il soit en vision de près ou de loin. Plus rarement, l’astigmate peut voir double avec l’œil atteint ; on parle alors de diplopie monoculaire.

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

Il ne faut pas confondre avec les autres anomalies de réfraction liées à la forme de l’œil, dont les principales sont :

  • la myopie (œil trop convergent pour sa longueur ou trop long pour sa puissance, avec une image de l’objet observé qui se forme en avant de la rétine) : bonne vision de près mais pas de loin ;
  • l’hypermétropie (œil pas assez convergent pour sa longueur ou trop court pour sa puissance, avec une image qui se forme en arrière de la rétine) : bonne vision de loin mais pas de près ;
  • la presbytie (perte du pouvoir d’accommodation, c’est-à-dire du pouvoir de convergence de l’œil, liée à l’âge) : les objets rapprochés sont flous, obligeant à les éloigner.

Y a-t-il une prévention possible ?

Même si certaines causes ont été évoquées (position incorrecte, répétition de travaux en vision de près…), aucune prévention n’est efficace dans l’astigmatisme. La seule prévention est le repérage précoce des troubles visuels. En cas de vision floue, de fatigue visuelle voire de migraines ou maux de têtes, un contrôle ophtalmologique s’impose.

À quel moment consulter ?

En cas de symptômes ou de fatigue visuels, un examen ophtalmologique permet de dépister les troubles de l’acuité visuelle et de la réfraction, dont l’astigmatisme.
En revanche, en cas de symptômes comme l’apparition d’un halo, de différences d'intensité ou encore de points scintillants, il est nécessaire de consulter en urgence car ils évoquent d'autres pathologies (glaucome, cataracte, anomalie de la rétine…).

Que fait le médecin ?

Le médecin ophtalmologiste confirme le diagnostic d’astigmatisme. Il peut mesurer la valeur et l’axe de l’astigmatisme grâce à plusieurs appareils (ophtalmomètre de Javal, skiascopie et aujourd’hui utilisation de réfractomètres automatiques).

Il prescrit si nécessaire une correction par le port de lunettes ou de lentilles de contact, voire par un traitement chirurgical définitif.

Les lunettes et les lentilles de contact sont équipées d'un composant supplémentaire appelé lentille torique, dont la fonction est de réfracter la lumière et de contrebalancer les effets de l'astigmatisme.

La chirurgie réfractive corrige l’astigmatisme en abrasant (photoablation) en surface la cornée (kératotomie au laser Excimer). Une fine partie de la cornée est enlevée, pour lui redonner une forme sphérique et lui permettre de réfracter la lumière correctement.
Cette chirurgie de l’astigmatisme est souvent réservée aux forts astigmatismes et/ou en cas d’association à une myopie.

Comment préparer ma prochaine consultation ?

Il est important de préciser dans quelles circonstances vos troubles de la vision apparaissent : fin de journée, lecture de près… Ces indications guideront le médecin ophtalmologiste dans ses examens. Compte tenu des délais de rendez-vous, anticipez et n’attendez pas que les troubles s’aggravent pour consulter.


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Asthme de l’enfant

Asthme de l’enfant

L'asthme de l'enfant : de quoi parle-t-on ?

L’asthme est une maladie respiratoire chronique qui touche les bronches et se manifeste par des difficultés à respirer, exacerbées lors des crises d’asthme. L’asthme est en fait une maladie chronique inflammatoire des bronches dont le diamètre se rétrécit, gênant ainsi le passage de l’air et la respiration. Cette obstruction bronchique est liée à trois phénomènes qui s’autoentretiennent : la contraction des muscles autour des bronches (on parle de bronchospasme), l’œdème de la paroi et enfin l’hypersécrétion de mucus.

Quels sont les risques et les enjeux sanitaires de l'asthme ?

L’asthme est une maladie fréquente et touche en France près de 10 % des enfants (Haute Autorité de Santé). Cette pathologie est potentiellement grave, retentit sur la qualité de vie et l’épanouissement de l’enfant mais aussi sur la fonction respiratoire. L’asthme de l’enfant est une des premières causes de consultation aux urgences pédiatriques, avec un taux de 5 à 6 %, pouvant atteindre plus de 20 % en automne et en hiver (Marguet C, Groupe de Recherche sur les Avancées en PneumoPédiatrie. Prise en charge de la crise d’asthme de l’enfant (nourrisson inclus). Recommandations de la Société pédiatrique française de pneumologie et d’allergologie. Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 427-439). Une meilleure prise en charge individuelle de l’asthme permet de prévenir les crises et de les traiter efficacement.

Quels sont les mécanismes de l'asthme ?

La principale cause de l’asthme est une hypersensibilité des bronches souvent d’origine allergique (pollens, moisissures, acariens…), dont la conséquence est la contraction brutale et le spasme des muscles. Le terrain familial joue aussi un rôle important. D’autres circonstances représentent des facteurs déclenchants de crises d’asthme comme les infections, le froid, le stress, les efforts ou encore l’inhalation d’irritants (dont le tabagisme passif).

Comment se manifeste l'asthme de l'enfant ?

Les symptômes de la crise d’asthme sont la difficulté à respirer, l’oppression thoracique, des sifflements lors de la respiration mais aussi la toux. La survenue d’épisodes de toux au rire, à l’excitation, à l’effort, est un des symptômes de l’asthme. Ces manifestations sont volontiers nocturnes, cèdent spontanément ou sous l’effet du traitement. Avant l’âge de 2 ans, le diagnostic est difficile : il faut savoir y penser devant des difficultés alimentaires (vomissements, fausse-route…).

Le plus souvent, la crise est réversible sous traitement, mais certains critères de gravité doivent être recherchés et imposent l’appel aux secours médicalisés urgents (SAMU Centre 15) : difficulté à parler, respiration superficielle très rapide ou au contraire très lente par épuisement, coloration bleutée des lèvres (cyanose), inefficacité du traitement…

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

Le diagnostic d’asthme est posé après des explorations et un bilan approfondis. Les symptômes comme la toux nocturne chez un enfant peuvent évoquer également un reflux gastroœsophagien. Il faut savoir penser à un corps étranger inhalé et passé inaperçu mais aussi à la mucoviscidose (test à la sueur).

Y a-t-il une prévention possible ?

Des règles d’hygiène de vie simples peuvent améliorer le quotidien de l’asthmatique. L’allergie jouant un rôle majeur dans l’asthme, il convient d’éliminer les substances susceptibles de déclencher les crises : limiter les allergènes de la maison (housses en plastique antiacarien pour matelas et oreillers, lavage régulier de la literie, aération des chambres et éviction des moquettes et descentes de lit), éviter les animaux domestiques (chats), retrait de la crèche au moins pendant la période automno-hivernale si possible. L’arrêt du tabac dans l’entourage en raison du tabagisme passif est un impératif.


La mise en place d’un projet d’accueil individualisé (PAI) permet d’accueillir les enfants asthmatiques à l’école et de vivre le temps périscolaire en toute sécurité ; il est élaboré avec le médecin traitant, le médecin scolaire, à la demande de la famille auprès du directeur de l’établissement scolaire (ministère de l’Éducation nationale. Accueil en collectivité des enfants et des adolescents atteints de troubles de la santé évoluant sur une longue période. Bulletin Officiel. Circulaire n° 2003-135 du 8-9-2003).
À quel moment consulter ?

Toute crise qui ne répond pas dans l’heure au traitement nécessite un avis médical urgent (SAMU Centre 15). Il en va de même de toute crise inhabituelle (facteur déclenchant, symptômes, rapidité de survenue…).

Que fait le médecin ?

Le médecin pose le diagnostic d’asthme (interrogatoire, examen clinique, recherche d’autres diagnostics), propose un traitement de la crise (des bronchodilatateurs comme la Ventoline®, administrés en chambre d’inhalation tant que l’enfant ne peut gérer la coordination main-bouche) et surveille l’évolution de la maladie. Il sera éventuellement amené à prescrire un traitement de fond à prendre quotidiennement. Le médecin proposera des explorations respiratoires comme la spirométrie qui évalueront annuellement, par exemple, la gravité de l’obstruction et des tests allergologiques pourront être pratiqués pour identifier des éléments allergisants à éviter. Des facteurs aggravants comme un reflux gastroœsophagien ou une infection ORL seront également recherchés.

Le médecin élabore ensuite avec les parents un plan d’actions de gestion de la crise d’asthme : quand et comment augmenter le traitement ? Pour combien de temps ? Quand demander une aide médicale ?

Comment préparer ma prochaine consultation ?

Entre deux consultations, l’enfant asthmatique peut mesurer son souffle pour évaluer sa capacité respiratoire : il s’agit du débitmètre de pointe ou peak-flow. Simple et peu coûteux (vendu en pharmacie), le débitmètre doit être utilisé régulièrement en dehors des crises, avant/après traitement et également au moment des crises. Les valeurs mesurées sont à reporter à chaque utilisation sur un carnet et guideront le médecin.
Les valeurs normales dépendent de l’âge, de la taille et du poids de l’enfant.



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Angine virale

Angine virale

 

 

Angine virale : de quoi s’agit-il ?

L’angine est une inflammation banale et fréquente des amygdales (on parle aussi d’amygdalite) responsable de douleurs à la déglutition. 50 à 90 % des angines sont virales. L’angine virale est provoquée par des virus, en général les mêmes que ceux du rhume ou des infections hivernales.

Les antibiotiques sont inefficaces sur le virus ; de plus, ils ne permettent pas de prévenir les surinfections bactériennes ou d’accélérer la guérison.

Quels sont les risques et les enjeux sanitaires ?

9 millions d’angines sont diagnostiquées chaque année en France et jusqu’à 90 % de ces angines aiguës sont d’origine virale, notamment chez l’adulte, mais aussi chez le nourrisson et l’enfant de moins de 3 ans.
Elles n’exposent pas à des complications, contrairement à l’angine à streptocoque.
8 millions d’antibiotiques sont pourtant prescrits chaque année.

Quels sont les mécanismes ?

Les virus en cause sont des adénovirus, virus influenza, virus respiratoire syncytial ou virus para-influenza ; ils ont un tropisme particulier pour la sphère ORL (nez, gorge et oreille) et sont donc responsables d’angines, mais aussi de rhinopharyngites ou autres bronchites hivernales qui évoluent par épidémies.

Plus rarement, le virus d’Epstein-Barr (EBV) est en cause et provoque une mononucléose infectieuse.


Comment cela se manifeste-t-il ?

Comme toutes les angines, la douleur à la déglutition est présente. Des ganglions sensibles sous le cou et le menton accompagnent fréquemment l’angine.

Les signes suivants sont très en faveur d’une origine virale :
– l’absence de fièvre (ou fièvre peu élevée) ;
– le début progressif ;
– l’existence d’une toux, d’un enrouement, du nez qui coule, d’une conjonctivite, d’une diarrhée ;
– les courbatures.

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

Il ne faut pas confondre angine virale et angine bactérienne. L’angine virale ne présente pas de danger ou de complications et ne nécessite donc pas d’antibiotiques. A contrario, l’angine bactérienne à streptocoque nécessite un traitement antibiotique pour prévenir les complications (rénales et cardiaques essentiellement).

Dans de rares cas, l’angine virale signe une mononucléose infectieuse avec une grande fatigue pendant plusieurs semaines. Une prise de sang (MNI-test) permet d’en faire le diagnostic.

Y a-t-il une prévention possible ?

Les angines virales sont contagieuses ; il faut donc éviter d’échanger les verres et couverts, d’embrasser les enfants et mieux vaut se laver les mains fréquemment et avoir une hygiène correcte.

Le port d’un masque type chirurgical permet de protéger son entourage des gouttelettes de salives projetées. De même, mieux vaut éviter de s’approcher à moins d’un mètre d’une personne contaminée.

À quel moment consulter ?

Une douleur à la déglutition, associée à de la fièvre, doit motiver une consultation avec un médecin pour éliminer une origine bactérienne et réaliser un test de diagnostic rapide (TDR). Ce TDR sera négatif en cas d’origine virale et dispense ainsi de la prescription d’antibiotiques.

Que fait le médecin ?

La consultation médicale comporte un examen général et un examen de la gorge avec une lampe et un abaisse-langue. Le classique « dites A » permet au médecin de mieux voir la gorge. L’aspect peut être rouge ou parsemé de points blancs (on parle d’angine érythématopultacée ou d‘angine blanche) et rien ne permet de faire la distinction entre l’origine virale ou bactérienne. La palpation de la région cervicale met en évidence des ganglions.

L’examen clé est le test de diagnostic rapide. Ce test, simple et indolore, consiste à réaliser un prélèvement du fond de la gorge et à le déposer sur un réactif ; le tout dure moins de 5 minutes et permet de dire si l’angine est streptococcique ou non. Si le test est négatif, le traitement symptomatique suffit : antalgiques contre la douleur, antipyrétiques contre la fièvre et collutoires locaux. Si le test est positif, un traitement antibiotique sera prescrit. Le TDR évite donc des prescriptions antibiotiques inutiles.

Comment préparer ma prochaine consultation ?

Une angine virale peut durer plusieurs jours. Le seul traitement efficace est symptomatique (contre la fièvre et la douleur) ; prendre des antibiotiques en « automédication » n’accélèrerait pas la guérison et risquerait au contraire de sélectionner des germes. En revanche, en cas de persistance de la fièvre au-delà de 8 jours, une nouvelle consultation s’impose.




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Anévrisme de l’aorte abdominale

Anévrisme de l’aorte abdominale

 

Anévrisme de l’aorte abdominale : de quoi s’agit-il ?

L’aorte est la plus grosse artère du corps humain. L’anévrisme de l’aorte abdominale (ou AAA) est une dilatation d’une partie de cette artère, due à une faiblesse de la paroi. Le risque est la rupture avec un décès quasi certain.

On distingue en fait deux types d’anévrismes : les anévrismes « vrais » avec un élargissement de l’aorte et les « faux » anévrismes représentés par une poche anévrismale (comme un sac appendu à l’aorte).

Quels sont les risques et les enjeux sanitaires d'un anévrisme de l’aorte abdominale ?

Chaque année, on découvre 200 000 nouveaux cas anévrismes de l’aorte abdominale. L’athérome est la cause principale des anévrismes de l’aorte abdominale, représentant 95 % des cas. L’anévrisme de l’aorte abdominale s’intègre donc dans le cadre des maladies cardio-vasculaires et touche principalement une population de plus de 60 ans.

D’autres causes sont plus rares comme la syphilis, les anomalies congénitales du tissu élastique (maladie de Marfan) ou les infections. Le risque est représenté par la rupture ; ce risque est estimé à près de 20 % en cas d’anévrisme d’un diamètre supérieur à 7 cm.

Quels sont les mécanismes de l'anévrisme de l’aorte abdominale ?

Hypertension artérielle (HTA) et athérome modifient la résistance de la paroi aortique : l’affaiblissement conduit à une distension lente et progressive de l’aorte.

Cette distension est inéluctable : la tension de la paroi de l’artère est en effet proportionnelle à son rayon et à la pression artérielle (loi de Laplace).

L’HTA est donc un facteur aggravant de l’anévrisme de l’aorte abdominale.

Comment se manifeste un anévrisme de l’aorte abdominale ?

La majorité des anévrismes de l’aorte abdominale ne donnent aucun symptôme. Sinon, la douleur est le signe le plus fréquent : elle peut être située dans le ventre, le dos ou même la poitrine. La douleur ressentie n’est pas spécifique : il peut s’agir d’une pesanteur ou parfois de douleurs paroxystiques. Chez certains patients, une masse pulsatile est ressentie dans l’abdomen.

Des troubles digestifs comme une constipation, des vomissements sont également possibles.
Il est à noter que la douleur chez un patient porteur d’un anévrisme de l’aorte abdominale est un signe inquiétant qu’il ne faut pas négliger (risque de fissuration de l’anévrisme).

Enfin, un anévrisme peut être découvert au stade de complication, notamment de rupture avec une hémorragie interne gravissime.

Avec quoi ne faut-il pas confondre l'anévrisme de l’aorte abdominale ?

Toute masse abdominale n’est pas un anévrisme, même si elle est pulsatile. Les sujets maigres et/ou présentant une lésion au contact de l’aorte, peuvent donner l’impression d’un anévrisme de l’aorte abdominale. Par ailleurs, l’aorte peut être naturellement augmentée de diamètre dans le cadre de la dolichoméga-aorte.

L’anévrisme cérébral est aussi une dilatation artérielle, mais située sur une des artères irriguant le cerveau. Il s’agit le plus souvent d’une malformation, responsable de ruptures d’anévrismes parfois mortelles.

Y a-t-il une prévention possible à l'anévrisme de l’aorte abdominale ?

Aucune prévention spécifique n’existe en matière d’anévrisme de l’aorte abdominale. Néanmoins, comme pour toute maladie du système cardio-vasculaire, des modifications du mode de vie sont nécessaires : sevrage tabagique, activité physique régulière et mesures diététiques.

Le contrôle de la tension artérielle est particulièrement important et l’observance des traitements médicamenteux doit être exemplaire pour limiter les conséquences d’une augmentation de pression sur l’anévrisme.

Anévrisme de l’aorte abdominale : à quel moment consulter ?

En cas de doute sur une masse pulsatile que vous avez ressentie et/ou de douleurs abdominales, il est important de consulter votre médecin qui pourra vous prescrire une échographie pour confirmer ou infirmer le diagnostic.

Chez un patient porteur connu d’un anévrisme de l’aorte, toute douleur nouvelle peut traduire une fissuration. Un appel au SAMU Centre 15 est alors impératif en précisant bien les antécédents.

Que fait le médecin face à un anévrisme de l’aorte abdominale ?

L’anévrisme de l’aorte abdominale est parfois découvert lors de l’examen clinique de routine (palpation abdominale).
Le diagnostic d’anévrisme de l’aorte abdominale sera ainsi fortement suspecté devant une masse abdominale volumineuse, située vers la gauche et battante.

L’auscultation peut mettre en évidence un souffle traduisant les turbulences du sang au niveau de l’anévrisme.
Dans tous les cas, des examens médicaux confirment ou infirment le diagnostic : il s’agit de l’échographie et du scanner. Ces deux examens permettent de préciser la taille et le siège de l’anévrisme.

Taille et emplacement de l’anévrisme de l’aorte abdominale déterminent la stratégie thérapeutique. De la simple surveillance avec des contrôles réguliers par échographie à l’intervention chirurgicale de remplacement de la portion de l’aorte atteinte, en passant par des prothèses à l’intérieur de l’artère, différentes options sont possibles. Elles dépendent aussi de l’âge et de l’état général du patient. Le médecin traitant et le chirurgien vasculaire vous les expliqueront.

Comment préparer ma prochaine consultation ?

Des contrôles réguliers assurent la surveillance de l’anévrisme. Classiquement, la surveillance concerne les anévrismes de l’aorte abdominale de moins de 5 cm. Tout signe nouveau, en particulier la douleur, impose une consultation en urgence.


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Alzheimer (maladie d')

Alzheimer (maladie d')

Maladie d'Alzheimer : de quoi parle-t-on ?

La maladie d’Alzheimer a été décrite pour la première fois il y a plus de 100 ans. La maladie d’Alzheimer, étroitement liée au vieillissement et à l’allongement de la durée moyenne de vie, se caractérise par la perte progressive de la mémoire et des fonctions cognitives, et s’accompagne de troubles du comportement.

Quels sont les risques et les enjeux sanitaires de la maladie d'Alzheimer ?


Près de 350 000 personnes bénéficient d’une prise en charge pour la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées. Cette affection devrait continuer à progresser dans les prochaines années du fait de l’allongement de l’espérance de vie : la maladie d’Alzheimer a été décidée « grande cause nationale » en 2007. Un plan gouvernemental « Alzheimer 2008-2012 » est en cours pour renforcer la recherche sur la maladie et améliorer la prise en charge des patients.

Quels sont les mécanismes de la maladie d'Alzheimer ?


La maladie d’Alzheimer a une origine inconnue. Le cerveau des patients atteints par la maladie présente des plaques séniles et de dégénérescence. Liée au vieillissement, la maladie d’Alzheimer peut être d’apparition plus précoce, avec environ 10 000 nouveaux malades chaque année âgés de moins de 60 ans.
Des traumatismes répétés sur la tête (boxeurs…), de même que certaines maladies (hypertension, diabète…) pourraient jouer un rôle dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer.

Comment se manifeste la maladie d'Alzheimer ?


L’évolution diffère d’un patient à un autre mais elle est marquée par une aggravation des troubles au fil du temps. D’abord discrète et touchant uniquement la mémoire immédiate des faits récents, la perte de mémoire se fait plus marquée. Les facultés de jugement et de raisonnement se détériorent. Des troubles du langage apparaissent dans un second temps, avec des difficultés à effectuer les gestes élaborés puis les gestes simples. Avec les troubles de l’orientation (dans le temps et dans l’espace), la non-reconnaissance des personnes proches, le maintien à domicile devient difficile, d’autant que troubles de l’humeur et du comportement rendent les relations difficiles pour l’entourage.
L’ensemble de ces symptômes a un retentissement général, avec des troubles alimentaires qui engendrent un amaigrissement parfois important. A terme, la dépendance est totale jusqu’au décès du patient.

Avec quoi ne faut-il pas confondre la maladie d'Alzheimer ?


Seul un examen du cerveau lors d’une autopsie permet de faire le diagnostic certain de la maladie d’Alzheimer. Dès lors, toute la démarche médicale consiste à éliminer d’autres pathologies aux symptômes proches, certaines étant curables (dépression, accident vasculaire cérébral, effets d’un médicament…).

Y a-t-il une prévention possible ?


La seule prévention possible est celle permettant de limiter l’évolution. Le soutien psychologique et psychocomportemental fait partie intégrante du traitement, avec des exercices de mémoire et de socialisation à renouveler au domicile du patient avec l’entourage.
Des séances de kinésithérapie permettent de mobiliser les patients les plus atteints. La maison pouvant rapidement devenir un danger, il convient de prévenir les accidents domestiques : étiqueter portes, tiroirs et meubles pour identifier et retrouver facilement leur contenu ; faire accompagner la malade pour ses déplacements (ou bracelet avec nom et adresse) ; s’assurer que l’environnement immédiat présente peu de danger.
Des petits « trucs » facilitent la communication, comme par exemple laisser au malade des photos de sa maison, de sa rue et de ses proches avec les noms indiqués au verso.


À quel moment consulter ?


Une prise en charge précoce permet d’améliorer les conditions de vie des patients et de leur entourage. Des Consultations Mémoire sont mises en place dans les hôpitaux (360 consultations en place actuellement). Elles permettent un dépistage de la maladie, par exemple devant des troubles de mémoire, et rassurent les patients et les familles en cas de troubles bénins.

Que fait le médecin ?


Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer peut prendre du temps, car aucun examen ne permet de l’affirmer avec certitude. Les examens pratiqués (scanner, IRM, prises de sang…) sont utiles pour éliminer les autres causes.
Une fois le diagnostic confirmé, la prise en charge est multidisciplinaire (médecin traitant, neurologue, assistante sociale…) avec un objectif prioritaire : maintenir le malade à domicile le plus longtemps possible dans de bonnes conditions. De nombreuses aides existent et facilitent ce maintien, tout en soulageant les familles qui en assument la charge.

La maladie d’Alzheimer fait partie de la liste des affections de longue durée (ALD), dont le coût des soins et des traitements est pris en charge à 100% du tarif de la Sécurité sociale par l’Assurance Maladie.
Les médicaments disponibles aujourd’hui ne guérissent pas la maladie d’Alzheimer mais freinent son évolution. Ils aident à lutter contre l’agitation, la dépression, les hallucinations...

Comment préparer ma prochaine consultation ?


Notez sur un carnet à porter toujours sur soi, les rendez-vous ou les tâches à accomplir chaque jour : cela aide le quotidien et permet aussi de repérer des événements à signaler au médecin. Le médecin traitant devient un partenaire, chargé de coordonner la prise en charge.





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Acné

Acné

Acné : de quoi s’agit-il ?

L’acné est une maladie de peau très fréquente caractérisée par une inflammation du follicule pileux (d’où le nom de folliculite) avec peau grasse et boutons. L’acné évolue par poussées et affecte principalement les adolescents. Certaines formes sévères d’acné ont un retentissement physique et psychologique tel qu’il est responsable d’un handicap social important à un âge réputé difficile.

Quels sont les risques et les enjeux sanitaires ?

L’acné frappe avant tout les adolescents puisque plus de 70 % d’entre eux en sont victimes. L’acné débute à l'adolescence et régresse avant l’âge de 20-25 ans. Les adultes et particulièrement les femmes peuvent également en souffrir sous l’influence de facteurs hormonaux notamment : on parle alors d’acné tardive. Un bilan hormonal est parfois nécessaire, à la recherche d’une maladie endocrinienne ou hormonale sous-jacente.

Quels sont les mécanismes ?

L’acné est une maladie du follicule pileux et pilosébacé chargé de produire le sébum, corps gras protecteur de la peau. L’acné est due à une hyperproduction de sébum sous influence hormonale. Le sébum s’accumule et forme des lésions rétentionnelles, puis une surinfection par des bactéries comme Propionibacterium acnes conduit à des lésions inflammatoires.

Composition du sébum et de la flore cutanée bactérienne, taux d’hormones mâles mais aussi terrain familial sont des facteurs influençant l’acné.

Comment cela se manifeste-t-il ?

Les manifestations cutanées de base de l’acné sont des comédons plus ou moins inflammatoires.

Les comédons correspondent à des lésions rétentionnelles dans les follicules pilosébacés : il s’agit des classiques points noirs et des microkystes… Ces lésions peuvent devenir inflammatoires sous la forme de papules ou pustules (blanc jaunâtre) superficielles ou plus profondes (nodules > 5 mm sous la peau).

La peau est grasse et les lésions d’acné laissent des cicatrices définitives en cas de manipulations intempestives.

Le visage est le plus souvent touché, puis dos, cou et thorax peuvent être atteints.

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

L’acné peut être provoquée par une hormonothérapie, comme une contraception hormonale contenant par exemple des progestatifs androgéniques.

Par ailleurs, en cas d’acné chez la femme, l’apparition de signes d’hyperandrogénie (voix rauque, pilosité excessive…) est fortement évocatrice d’une maladie endocrinienne et un avis médical est nécessaire.

Enfin, certains médicaments ou produits peuvent induire une acné, comme la cortisone ou certains épileptiques ou encore des crèmes comédogènes.

D’autres affections comme la rosacée ou les folliculites infectieuses peuvent aussi être confondues avec l’acné.

Y a-t-il une prévention possible ?

Quels que soient la forme d’acné et le traitement prescrit, des soins d’hygiène sont indispensables avec toilette une fois voire deux fois par jour avec des gels ou pains dermatologiques sans savon. L’application d’une crème hydratante doit respecter la peau acnéique.

Certains produits de camouflage ou de maquillage sont spécialement adaptés aux peaux acnéiques et sont non comédogènes.

En cas d’exposition solaire, une protection de la peau est recommandée (risque de réaction phototoxique des médicaments antiacnéiques, risque de pigmentation des cicatrices…).

Enfin, les lésions ne doivent pas être manipulées sous peine de provoquer des poussées inflammatoires et des surinfections.

À quel moment consulter ?

L’acné est souvent considérée comme faisant partie intégrante de l’adolescence. Pourtant, des traitements efficaces existent et permettent d’améliorer les symptômes souvent mal vécus par l’adolescent. Pour cela, une consultation dès les premiers signes avec le médecin traitant et/ou le dermatologue permet de diagnostiquer l’acné et de proposer des solutions.

Que fait le médecin ?

L’interrogatoire (antécédents familiaux, poussées…) et l’examen clinique des lésions suffisent à faire le diagnostic. Le médecin recherchera des signes cliniques d’hyperandrogénie orientant vers une maladie hormonale. Il pourra dans ce cadre prescrire un bilan sanguin hormonal et/ou une échographie des ovaires, à la recherche d’anomalies évocatrices d’un syndrome des ovaires polykystiques ou d’un déficit congénital en enzymes.

Le traitement médicamenteux proposé est le plus souvent long et fait appel à des traitements d‘attaque et de fond, sous forme locale et/ou générale en fonction de la sévérité de l’acné. Des antibiotiques au long cours sont souvent nécessaires dans la prise en charge de l'acné, de même que certains médicaments comme l’isotrétinoïne dont l’emploi est très strict (contraception obligatoire et surveillance biologique).

Comment préparer ma prochaine consultation ?

Des facteurs individuels influencent positivement ou négativement l’acné. Les repérer permet de mieux prévenir les poussées éventuelles. De même, certains produits sont déconseillés sur les peaux acnéiques : n’hésitez pas à en parler à votre médecin.


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Adhérences péritonéales

Adhérences péritonéales

Les adhérences péritonéales : de quoi parle-t-on ?

Les adhérences péritonéales (ou post-opératoires) sont la complication la plus fréquente de la chirurgie abdominale et surtout gynécologique. Ces cordages fibreux, appelés « brides » par les chirurgiens, se forment à partir du péritoine, trois à cinq jours après l’intervention chirurgicale. Leur apparition se fait de manière imprévisible n’importe où dans le ventre. Formant un obstacle imprévu par la nature, ces adhérences peuvent gêner ou étrangler inopinément les viscères, principalement l’intestin grêle. Tout patient opéré doit être informé de leur possible survenue.

Quels sont les risques et les enjeux sanitaires des adhérences péritonéales ?

Environ 40 % des occlusions et 70 % des occlusions de l’intestin grêle sont dues à des adhérences péritonéales. Une occlusion négligée met la vie en péril faute d'une intervention médico-chirurgicale rapide. On peut en mourir. Outre les risques d’occlusions intestinales, les adhérences compliquent le travail du chirurgien lorsqu’il faut réintervenir chez ces patients.
Moins périlleuses mais très pénibles, les adhérences provoquent des gènes et des douleurs abdominales chroniques, en particulier lors des rapports sexuels. Surtout, les adhérences sont la deuxième cause acquise de stérilité-infertilité féminine (39 %), pas facile à traiter ; leur cure chirurgicale (adhésiolyse) ne permet qu’un taux de grossesse de 45 % à deux ans.

Et personne n’est à l’abri, puisque les données actuelles concluent à plus de 90 % d’adhérences après une intervention abdominale. Heureusement, la présence d’adhérences n’est pas synonyme de complications inéluctables ! En effet, le risque varie selon l’importance de la chirurgie : 51 % pour une intervention mineure, 72 % après une intervention majeure, 93 % après des interventions multiples.
Les adhérences péritonéales sont donc un vrai problème sanitaire, qu’on évalue à 3,3 % de toutes les interventions chirurgicales.

Quels sont les mécanismes des adhérences péritonéales ?

Toute agression du péritoine (membrane qui recouvre les viscères abdominaux) provoque une réaction inflammatoire locale qui débute le processus de cicatrisation : c’est le cas lors d’une intervention chirurgicale, d’une infection, d’un traumatisme pénétrant, d’une plaie chirurgicale. Lorsque cette réaction dépasse la mesure, les cellules se multiplient et forment des écheveaux de brides partout où l’inflammation est excessive.

Le risque de complications occlusives sur brides est important dans les deux ans qui suivent l’agression péritonéale. Certains auteurs (Ellis) établissent un risque persistant de 20 % dix ans après l’intervention.
Il existe une prédisposition génétique aux adhérences, mais, d’une manière générale, plus on opère les patients, plus on provoque de brides donc de complications (occlusions, douleurs, stérilité féminine) : on se retrouve entraîné dans un cercle infernal d’opérations qui provoquent des brides qui provoquent des opérations, etc.

Comment se manifestent les adhérences péritonéales ?

Par des douleurs abdominales inexpliquées, impromptues, quand l’intestin bute sur la bride ou se coince. L’intestin étant très mobile, il s’échappe le plus souvent. Parfois, il est « trappé » et s’étrangle. La douleur ne cède pas avec les heures qui passent, elle augmente même avec  une aggravation du malaise. Les nausées et les vomissements concomitants d’une interruption totale des gaz (et des selles après plus longtemps) signe l’occlusion ; c’est une urgence chirurgicale.

Il faut toujours songer à des adhérences devant une infertilité inexpliquée par les autres causes : trompes bouchées, endométriose, maladie ovarienne, anomalie anatomique génitale... Des antécédents chirurgicaux pelviens sont ici très évocateurs : césarienne, appendicectomie...

Avec quoi ne faut-il pas confondre les adhérences péritonéales ?

Devant une occlusion intestinale brutale, on doit penser à une bride péritonéale.
Un tableau de péritonite débutante peut égarer un temps. Mais elle nécessite aussi une hospitalisation urgente. Les médecins rétabliront le diagnostic.
En revanche des douleurs abdominales capricieuses, des douleurs lors du coït, sont trop souvent assimilées à des troubles fonctionnels sans cause organique et donc traitées avec désinvolture. Une consultation spécialisée lèvera le doute.

Y a -t-il une prévention possible des adhérences péritonéales ?

Oui. Elle suit logiquement ce qui vient d’être expliqué.
D’abord, il faut limiter au maximum les interventions abdominales et les infections. Limiter aussi les fibroscopies à ce qui est nécessaire, dans la mesure où le risque de plaie viscérale au cours de l’examen n’est pas nul.
Ensuite, les chirurgiens viscéraux ont établi de bonnes pratiques chirurgicales pour limiter l’agression péritonéale liée à leurs matériels et techniques. Il existe aussi des dispositifs médicaux à placer dans l’abdomen au moment de l’intervention, qui diminuent significativement le risque de bride, en respectant leur mode d’emploi.

À quel moment consulter ?

Toujours en urgence pour lever le doute, et avant la constitution d’une éventuelle occlusion mortelle.

Que fait le médecin ?

Il fait la part d’une urgence chirurgicale, au premier chef l’occlusion intestinale. Puis entame une enquête minutieuse clinique et historique.
Face à des douleurs erratiques persistantes, après un premier bilan ayant éliminé les autres explications, il peut aller jusqu’à la cœlioscopie exploratrice en mesurant le risque d’adhérences post-cœlioscopiques avec le chirurgien.
La collaboration du gynécologue est indispensable chez les femmes.
Il existe aussi des médicaments (précisément appelés "dispositifs médicaux") à placer dans l’abdomen au moment de l’intervention. Ils diminuent significativement le risque de bride, sous condition de respecter leur mode d’emploi car ils ne sont pas dénués de risques : ils freinent  ou peuvent freiner la cicatrisation.

Comment préparer la consultation avec le médecin ?

En récapitulant l’histoire personnelle, documents médicaux à l’appui : compte-rendu de toutes les interventions chirurgicales, des infections, des traumatismes, etc.




Acné chez la femme adulte

Acné chez la femme adulte

Acné : de quoi s’agit-il ?

L'acné dite vulgaire est une hypersécrétion des glandes sébacées associée à une obstruction des pores de la peau par les cellules cutanées. Elle se manifeste donc où la peau est la plus grasse, le visage (front, nez, menton mais elle peut s'étendre à toute la face), le haut du dos et des épaules.
Le sébum produit en excès ne s’éliminant plus il forme des microkystes ("points blancs") lorsque le pore est totalement fermé, ou des comédons (les "points noirs") lorsqu'il est partiellement ouvert et que le sébum s’oxyde (noircit) au contact de l'air.
L’inflammation se produit spontanément ou par la manipulation des microkystes, qui deviennent alors des boutons rouges (papules), parfois purulents (pustules). Le principal germe responsable de cette inflammation est une bactérie, Propionibacterium acnes. La croûte des pustules laisse souvent place à des cicatrices plus ou moins profondes et étendues.

Quels sont les signes de l'acné chez l'adulte ?

Alors qu'à la puberté l'acné concerne plus souvent les garçons que les filles, chez l'adulte la femme est plus souvent atteinte que l'homme.
L'acné de l'adulte est plus souvent papuleuse que rétentionnelle, avec des boutons autour de la bouche et du menton chez la femme, dans le dos et le cou chez l'homme.
Il peut s'agir d'une acné persistant depuis l'adolescente, d'une rechute de l'acné après plusieurs années sans lésions ou d'une acné apparaissant chez une personne qui n'en a jamais eu; mais il existe une constante, elle survient toujours sur une peau grasse.
Les types d’acnéLorsque la rétention de sébum et l'obstruction des pores prédominent, l'acné est dite "rétentionelle" :elle se présente avec des comédons et/ou des microkystes.
 Lorsque l'inflammation est très importante, l'acné est dite "papulo-nodulaire" : avec des papules et des pustules, voire des nodules (boutons formant une grosseur sous la peau).
L'acné conglobata est une forme grave d'acné. L’inflammation très marquée avec des nodules laisse des cicatrices plus ou moins prononcées.

Quels sont les risques, les enjeux sanitaires et sociaux de l'acné ?

L'acné de l'adulte est souvent moins sévère que lors de la puberté. Le retentissement psychologique est généralement moins important que chez l'adolescent, mais une peau grasse, irrégulière, présentant des pores dilatés, des boutons et/ou des cicatrices reste mal vécue. Lorsque l'acné laisse des marques cutanées importantes et irréversibles, des interventions dermatologiques spécifiques (dermabrasion, laser...etc.) et onéreuses peuvent être nécessaires pour les supprimer ou les estomper.

Peut-on prévenir l'acné ?

On peut limiter les poussées d'acné avec des moyens simples :
- arrêter le tabac
- éviter l'exposition au soleil qui semble momentanément l'améliorer mais épaissit la peau d'où une recrudescence secondaire des boutons.
- nettoyer correctement la peau pour enlever l'excès de sébum, mais sans l'irriter : un "décapage" agressif stimule la sécrétion de sébum. Choisir de préférence un savon "sans savon", éventuellement suivi, après séchage soigneux, d'une solution apaisante (sans alcool) et d'un produit hydratant non comédogène.
- hydrater la peau ne signifie pas la graisser : ne pas appliquer de pommade grasse et vérifier sur l'étiquette que les produits utilisés ne sont pas comédogènes. 
-  ne pas triturer les boutons : cela augmente l'inflammation, dissémine les germes et risque de laisser des cicatrices 

Quels sont les causes de l'acné ?

Chez l'adulte elles sont multiples :
1- Des facteurs héréditaires. Le risque d’acné est plus élevé lorsqu’un ou a fortiori les deux parents ont souffert d'acné. On tend aussi à hériter d’une production importante de sébum, une multiplication accélérée des cellules épidermiques obstruant les pores, une présence plus importante de bactéries Propionibacterium acnes et une inflammation.
2- Les hormones, en particulier les androgènes, des hormones mâles que produisent aussi les femmes. Elles expliquent l'acné de la puberté, ainsi que les poussées d'acné dans la période précédant les règles (2/3 des cas) ainsi que pendant la grossesse. Certaines méthodes contraceptives ayant une action androgénique peuvent aggraver l'acné, alors qu'au contraire certaines pilules sont indiquées dans le traitement de l'acné.
A savoir : l'acné est rarement due à une maladie hormonale ; il n'y a pas de raison de demander systématiquement un dosage des hormones dans le sang, coûteux et normal la plupart du temps.
3- L'alimentation ne joue aucun rôle dans l'acné. Manger "gras" ne donne pas une peau "grasse. En revanche le tabagisme peut être un facteur aggravant en provoquant un épaississement de la peau. Les fumeurs ont plus souvent de l'acné que les non-fumeurs et les traitements seraient chez eux moins efficaces.
4- Certains médicaments, en particulier les anti-épileptiques, sont connus pour donner des acnés parfois graves.
5- Le stress, la pollution, l'exposition abusive au soleil, des soins de peau inadaptés, les pommades ou crèmes grasses favorisent aussi les poussées d'acné
6-  la grossesse a une influence sur l'acné, soit en l'améliorant, soit en l'aggravant.


Avec quoi ne faut-il pas confondre l'acné?

L’acné vulgaire décrite ici est à distinguer des fausses acnés :
L'acné rosacée (ou couperose) n'est pas une acné malgré son nom. Cette maladie débute à 30/40 ans par des rougeurs passagères qui deviennent permanentes et forment des plaques rouges. Celles-ci s'accompagnent parfois de petits vaisseaux dilatés, puis de boutons rouges, éventuellement purulents mais différents de l'acné, car il n’y a pas de comédons ni de microkystes.
L'acné inversa n'est pas non plus une acné, mais une "hydradénite suppurative", c'est à dire une inflammation chronique des glandes sudoripares qui se surinfectent secondairement

Que fait le médecin, généraliste ou dermatologue ?

Il est important de traiter précocement l'acné pour éviter la persistance des lésions et les cicatrices définitives. 
Le médecin choisi le traitement en fonction du type d'acné (rétentionnelle ou inflammatoire) et de sa sévérité.
Les acnés légères, peu inflammatoires et peu infectées se traitent par des applications locales de gels, sprays, crèmes...etc. Leur but est de diminuer la sécrétion de sébum, de réduire l'épaisseur de la peau pour désobstruer les pores et d'éviter l'inflammation et la surinfection. Ces produits sont tous irritants à des degrés divers et doivent s'accompagner d'une bonne hydratation de la peau. 
Dans les formes les plus sévères, le médecin prescrit des cures d'antibiotiques ou de l'isotrétinoïne par voie générale.
Un bilan hormonal est utile si la patiente souffre de règles irrégulières et/ou d’une forte pilosité. 
Une pilule contraceptive aux effets anti-acnéiques peut être prescrite, ou une autre contraception sans incidence sur l'acné
Quel que soit le traitement, il faut s'armer de patience (plusieurs semaines sont nécessaires avant de constater un résultat) et accepter que le début du traitement puisse s'accompagner d'une aggravation transitoire de l'acné.

Quand consulter le médecin, généraliste ou dermatologue ?

On trouve de nombreux traitements anti-acnéiques en vente libre, mais une consultation est préférable pour choisir celui qui convient le mieux.
La consultation est indispensable dans les acnés sévères, étendues, inflammatoires, surinfectées ou résistantes aux traitements locaux. D’autant que le médicament de référence est l’isotrétinoïne qui exige une surveillance médicale, après un bilan sanguin (cholestérol, triglycérides et transaminases). L'isotrétinoïne est un dérivé de la vitamine A responsable de malformations chez le foetus. Sa prescription n’est possible qu’en dehors d’une grossesse. Cela implique une contraception efficace, démarrée avant le traitement et poursuivie au moins un mois après son arrêt. Avec des tests de grossesse avant le traitement, puis tous les mois, jusqu'à 6 semaines après l'arrêt du traitement.


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Ampoules cutanées

Ampoules cutanées

Les ampoules cutanées : de quoi s’agit-il ?

Les ampoules cutanées apparaissent spontanément lorsqu’il y a frottement important et répété de l’épiderme.

Les ampoules naissent d’une réaction des cellules à cette friction par cisaillement qui agit comme une brûlure : la couche superficielle de la peau se décolle jusqu’à former une cloque au sein de laquelle suinte un liquide clair, une sérosité.
L’ampoule équivaut à un deuxième degré de brûlure (caractérisé par les cloques).


La conduite à tenir en cas d’ampoules cutanées

Quelle que soit la localisation de l’ampoule, il est essentiel de la nettoyer correctement et de surveiller son évolution.

1- Si la bulle (cloque) est toujours formée et intacte, il faut la vider en donnant un petit coup dans un « côté » avec une aiguille ou une petite paire de ciseaux (à ongles par exemple) qu’on aura passée à l’alcool à 60° préalablement.

On ne découpe pas la cloque, on la laisse en place, après l’avoir pressée (aplatie) et épongée avec un mouchoir jetable propre. La peau de la cloque fait pansement.
Si la cloque est partie et que la chair est à nu, on passe tout de suite au lavage.

2- Laver l’ampoule à l’eau et au savon (de Marseille). Bien rincer, et bien sécher avec un mouchoir jetable.

3- Si l’on dispose d’un désinfectant cutané auquel on n’est pas allergique, on peut l’appliquer à ce moment.

4- Idéalement, une ampoule doit être laissée à l’air libre, sans rien qui frotte, pour bien cicatriser. Mais ce n’est pas toujours possible. On place alors un pansement protecteur sec. Il faut éviter de reproduire le frottement coupable.

5- Inspecter l’ampoule une fois par jour. Si elle reste propre et cicatrise bien, il n’est pas nécessaire de la désinfecter à chaque fois. On la lave rapidement sous la douche. Pas de bain qui ramollirait la peau et la rendrait poreuse aux microbes.

6- Changer le pansement après chaque soin.


La cicatrisation complète se fait dans les 3-4 jours. Si l’ampoule est profonde et qu’elle saigne, la cicatrisation complète peut demander une semaine ou plus.

Les ampoules cutanées : quels sont les risques ?

Une ampoule est une plaie ouverte dès que la cloque est rompue.
Comme toutes les plaies, elle constitue une porte d’entrée aux microbes de toutes sortes. Dont celui du tétanos. Il convient donc d’être toujours bien vacciné, avec des rappels tous les dix ans.

Une ampoule infectée devient rouge, douloureuse. Le liquide qui suinte de l’ampoule rompue (ou à l’intérieur de l’ampoule intacte) devient sale et purulent.

Cette infection locale peut s’étendre puis former un abcès ou passer dans le sang en provoquant une septicémie.
Selon le danger des microbes inoculés, on risque une cicatrice très disgracieuse, sa vie ou l’amputation pour gangrène.

Chez les diabétiques, particulièrement vulnérables aux infections, ce risque est très élevé, surtout si leur diabète est mal équilibré. Comme chez les personnes dont les défenses sont amoindries par un traitement contre le rejet de greffe, contre le VIH (sida) ou sous chimiothérapie anticancéreuse.

Quand consulter le médecin ?

Demandez d’abord conseil au pharmacien sur l’évolution de la plaie ou pour le choix de pansements adaptés. Si l’ampoule est nettoyée et que la plaie est protégée par un pansement, l’infection est rare.

La consultation médicale est nécessaire dans quelques cas:

  • L’ampoule est profonde (saignement), reste douloureuse (infection à craindre) ou change d’aspect, rougit, gonfle…
  • la plaie a été souillée (terre, graviers, déchets, eau sale) et mal nettoyée à cause de déchets incrustés dedans.
  • Le patient est diabétique, sous traitement anti-rejet de greffe, sous chimiothérapie anti-cancéreuse ou sous traitement contre le VIH.

Comment prévenir les ampoules ?

  • Evitez les mouvements répétitifs traumatisants.
  • Portez des gants, chaussures ou matériel protecteurs (bricolage, loisirs sportifs).
  • Gardez la peau aussi sèche que possible. La macération dans les chaussures peut être combattue par l’application d’une crème asséchante sur les pieds.

Il peut être nécessaire de passer une crème grasse sur les zones à problème afin de favoriser un glissement sans frottement : par exemple à l’entrecuisse des personnes en surpoids dont les cuisses frottent lors des promenades en short court.
Poser un pansement protecteur à l’avance sur les endroits connus pour souffrir de frottement. Ceux qu’on utilise pour prévenir les escarres sont les plus efficaces mais ils sont aussi les plus chers.
Dès les premiers échauffements, protéger la partie atteinte par des gants, des chaussettes sèches ou un pansement spécifique anti-ampoule (« double-peau »).


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