mardi 15 mars 2011

Artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI)

Artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI)

L'Artériopathie oblitérante des membres inférieurs, qu'est ce que c'est ?

L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, ou AOMI, qu’on appelle également artérite des membres inférieurs, correspond au rétrécissement voire à l’occlusion d’une artère au niveau d’une cuisse et/ou d’une jambe. Le débit sanguin diminue et entraîne en aval une insuffisance d’irrigation sanguine ou ischémie, qui peut se traduire si rien n’est fait par la gangrène (mort tissulaire) de tout ou partie de la zone mal irriguée (jambe, pied, orteil). Selon les cas, l’ischémie peut être brutale ou chronique.

Quels sont les enjeux sanitaires ?

On estime à 2 millions le nombre de personnes touchées par une AOMI en France. D’après la Haute Autorité de Santé, 10 à 20 % des plus de 55 ans présentent une AOMI asymptomatique, autrement dit silencieuse !

La présence d’une AOMI est également associée à un risque cardio-vasculaire élevé : risque d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral. 95 % des AOMI s’accompagnent en effet de la présence d’au moins un facteur de risque cardio-vasculaire : tabagisme, diabète, hypertension artérielle, hypercholestérolémie, obésité, sédentarité.

Quels sont les risques de l'AOMI ?

L’AOMI méconnue ou mal traitée se termine parfois par une amputation (jambe, pied ou orteils). 6 000 patients en font les frais chaque année.

Quels sont les mécanismes ?

L’AOMI est due à une détérioration des parois artérielles, essentiellement par plaque d’athérome, un amas de graisse (cholestérol) et de cellules inflammatoires. L’artère se rétrécit et se rigidifie, provoquant l’asphyxie en oxygène sanguin des tissus des extrémités (orteils en particulier). Les caillots sanguins se forment très facilement dans ces artères détériorées et les bouchent brutalement à l’improviste.

Plusieurs situations aggravent et provoquent l’artérite : le tabagisme (95 % des malades d’AOMI consomment plus d’un paquet de cigarettes par jour), le diabète, l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie et l’obésité. Ce sont les risques cardio-vasculaires communs à toutes les maladies des vaisseaux.

Quels sont les symptômes de l’AOMI ?

L’AOMI comporte plusieurs stades évolutifs. Au tout début de son évolution, l’AOMI est silencieuse (on dit asymptomatique). Puis elle se manifeste progressivement à la marche par des crampes du mollet ou des douleurs dans la jambe (ischémie dite « d’effort ») apparaissant de plus en plus tôt lorsqu’on marche ; cela provoque une boiterie particulière appelée claudication intermittente.

Ensuite, les douleurs apparaissent au repos, en position allongée et la nuit. Cette aggravation de la maladie signe l’asphyxie presque permanente des tissus qui va provoquer une mort des cellules si l’on ne fait rien : ulcères de jambes puis gangrène. La gangrène est une asphyxie totale des tissus et est irréversible : les orteils deviennent noirs, froids et insensibles. La gangrène impose l’amputation.

Y a-t-il une prévention possible de l'AOMI ?

Oui, il faut supprimer ou corriger les facteurs de risque cardio-vasculaire que sont le tabagisme, l’hypercholestérolémie, l’obésité, l’hypertension artérielle ou le diabète. La marche à pied hebdomadaire (30 minutes trois fois par semaine) ou mieux, quotidienne (une heure par jour), évite l’aggravation et rajeunit les artères. Il faut adapter sa vitesse de marche afin d’éviter la survenue de la douleur, et s’exercer dans les limites de cette douleur.


Quand appeler le médecin ?

Il ne faut surtout pas attendre avant de consulter. Plus le traitement est précoce, plus les chances de guérison sont importantes. Toute douleur de jambe qui survient à la marche après quelques dizaines de mètres (les médecins parlent du périmètre de marche) ou a fortiori au repos ou au coucher doit inciter à consulter un médecin sans tarder.

Comment préparer la consultation ?

Il faut préparer l’ensemble de son dossier médical (antécédents familiaux et personnels, consommation tabagique, chiffres de la tension artérielle), les médicaments en cours (prescrits ou pris tout seul). Il est important de mesurer son périmètre de marche : nombre de mètres parcourus (ou nombre de minutes) avant l’apparition de la douleur.

Que fait le médecin ?

Après un examen clinique complet avec les pouls au niveau de la jambe et du pied, la mesure de la pression artérielle à la cheville (l’indice de pression systolique ou IPS), le médecin a besoin d’un échodoppler (examen par ultrasons des artères) qui sera fait par un cardiologue ou un angiologue. Le bilan de la maladie nécessite aussi une angiographie (radiographie de l’artère après son opacification).

De nombreux médicaments permettent de limiter les caillots et de dilater l’artère. En cas d’échec des médicaments, si l’asphyxie (ischémie) est sévère ou aiguë, un traitement chirurgical est nécessaire : dilatation artérielle, ablation du caillot, pontage…
Dans tous les cas, le médecin dépiste et traite les autres facteurs de risque cardio-vasculaire.


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