mardi 15 mars 2011

Effets secondaires Gros bras ou lymphoedème

Effets secondaires Gros bras ou lymphoedème

Qu'est ce que c'est ?

C'est une complication classique du traitement du cancer du sein par chirurgie et radiothérapie.

Il est dû à un blocage des voies lymphatiques suite à l'enlèvement chirurgical des ganglions lymphatiques axillaires et/ou à une radiothérapie axillaire, avec diminution de la capacité de circulation de la lymphe (liquide baignant les tissus).

Un "gros bras" peut survenir dans les 5 ans suivant un traitement conservateur et dans les 15 ans après mastectomie, sans notion de récidive loco-régionale (qu'il faut toutefois exclure systématiquement).

Aujourd'hui, le risque de gros bras diminue chez les nouvelles opérées, lorsqu'il est possible de leur proposer un traitement moins agressif, en particulier au niveau de l'aisselle.

Quelles en sont les causes ?

3 causes principales : 

 L'enlèvement chirurgical des ganglions axillaires. Plus le nombre de ganglions enlevés est important, plus le risque de lymphoedème (gros bras) est présent.
• La fibrose (surtout après radiothérapie complémentaire au niveau du creux axillaire). Ce type de radiothérapie cède de plus en plus la place à une chimiothérapie exclusive en cas d'invasion axillaire.
• Une infection (généralement au niveau de la main).

Après un curage axillaire, le bras est en équilibre instable entre la production de lymphe et sa résorption. Une suppléance via les vaisseaux lymphatiques situés au-dessus de l'épaule peut se mettre en place. Cette suppléance est toutefois inconstante et le moindre problème d'engorgement, par exemple suite à l'exposition prolongée au soleil ou à un travail excessif, va détériorer ce réseau avec apparition progressive d'un lymphoedème. Il débute habituellement au niveau du bras avant d'atteindre l'avant bras et la main. Le gonflement commence à devenir gênant lorsque la différence des circonférences entre les deux bras est supérieure à 5 cm. Au début, l'œdème est mou, indolore mais après inflammation (lymphangite qui nécessite une antibiothérapie immédiate associée aux anti-inflammatoires), il devient dur et progresse rapidement.

Existe-t-il des facteurs aggravants ? 

Evitez autant que possible : 

 

• les blessures, prises de sang ou prises de tension au niveau du bras du côté opéré ; tout traumatisme peut entraîner la destruction de vaisseaux lymphatiques et augmenter la quantité de lymphe.
• les travaux astreignants, de longue durée ou répétitifs (travail à la chaîne, dactylographie, caissière, etc.) avec le bras du côté opéré.
• les massages classiques par pétrissage.
• l'excès de chaleur ; il faut éviter les vacances dans les pays chauds, le sauna, les bains très chauds, etc. car la chaleur excessive entraîne une formation accrue de lymphe.

Comment le prévenir ? 

Introduction

De nombreux lymphoedèmes du bras sont provoqués par un comportement inadéquat. Ils pourraient donc être évités par une bonne information et quelques mesures de prévention. L'objectif est d'éviter que les vaisseaux lymphatiques restants ne subissent des dégâts supplémentaires, tout en maintenant la formation de lymphe au niveau le plus faible possible.
Les conseils essentiels sont:
• Eviter les vêtements à emmanchures serrées ou élastiques. De même, il vaut mieux ne pas se coucher sur le côté traité. Il est préférable de dormir sur le dos avec le bras surélevé par un oreiller.

• Eviter toute injection ou prélèvement sanguin du côté opéré. Il est également déconseillé de réaliser la prise de tension artérielle du côté opéré.

• Eviter les blessures autour des ongles lors des séances de manucure.

• Eviter de se blesser lors des travaux de ménage, vaisselle, couture ou jardinage (port préventif de gants appropriés). En cas de blessure, il faut désinfecter immédiatement et traiter localement en cas d'infection.

• Les mêmes précautions doivent être prises pour éviter ou traiter les brûlures cutanées et les morsures ou griffures par des animaux domestiques.

• Les expositions solaires sont à éviter car elles peuvent entraîner l'apparition d'un œdème.

• Eviter les efforts musculaires violents ou les élongations forcées lors du port de charges lourdes, sans pour autant se priver de toute activité physique.

Comment le traiter ? 

Le traitement est essentiellement physique

Remarque: les diurétiques sont à éviter.
Le traitement du lymphoedème est d'autant plus efficace qu'il est précoce et entretenu. Il est essentiellement physique.

Drainage lymphatique manuel

Après réalisation de massages "d'appel" à distance de la zone présentant un oedème (au niveau du cou ou du thorax en cas de gros bras), les manœuvres de résorption directement appliquées au membre supérieur permettent l'évacuation de l'œdème vers les zones préalablement préparées à l'accepter, puis vers la circulation générale, lymphatique et veineuse.

Drainage pneumatique étagé ou pressothérapie
Se fait à l'aide d'un manchon gonflable opérant une compression en vagues, de l'extrémité vers la racine du membre ; l'effet est donc purement mécanique, de chasse liquidienne.

Contention progressive

Utilisé quand l'œdème a diminué après l'une ou l'autre des manœuvres précédentes. La contention ne doit pas être faite avec des tissus exclusivement élastiques mais avec des bandes spécialement tissées à cet effet, comportant au maximum 50 % de fibres élastiques.



cancer.be

0 comments:

Enregistrer un commentaire

Share

Twitter Delicious Facebook Digg Stumbleupon Favorites More